Jackie Berroyer, c’est l’humaniste sans tabou, l’homme qui dit tout et le reste, à tous et aux autres, un être gonflé au Diogène, ce gaz rare, tour à tour hilarant et désolant. Presque mort à Venise mêle une évocation (enfin) déceptive de Venise (tout et plus a déjà été dit) à une randonnée planétaire entre l’île de Ré et Budapest, en passant par l’Arc de triomphe, le Japon, New-York, Bangui, le Sénégal… Il y a du missionnaire chez cet homme doux comme un séisme de magnitude - 1, appliqué à avoir toujours sous la main une flûte à décontracter, une mandoline à humoriser. Quoi qu’il arrive, une visite des égouts de Paris ou une tentative d’habiller le dessinateur Vuillemin en Loubavitch, un concert du jazzman Phil Woods ou une confession intime de Jean-François Stévenin, Jackie décompresse l’ambiance, le monde flue, Dieu s’en roule une. Une réussite qu’il tient de sa complexion intérieure ainsi définie : La nature a choisi mon genre, il sera du type à la va-comme-je-te-pousse, velléitaire, d’une infatigable paresse, radicalement mou et bouchon au fil de l’eau. Il vivra dans le frivole, que ça plaise ou non. Il ne sera utile en rien. Il faut faire ce qu’on peut avec ce qu’on est. Le moyens-du-bordisme est-il un humanisme ? Oui, et jovial avec ça.
Dettagli libro
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Editore
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Testo originale
Sì -
Lingua
Francese -
Data di pubblicazione
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Numero di pagine
256
Sull'autore
Jackie Berroyer
Jusqu’à l’âge de 25 ans, Jackie Berroyer se consacre d’abord au dessin technique, mais sans vocation particulière. Passionné de musique, et surtout de rock, il étudie un peu la trompette, mais trop dispersé, il arrête. Sa famille espère le voir rentrer dans la fonction publique, avec une préférence pour La Poste mais finalement, il est amené à rédiger des articles sur la musique et devient rock-critic en 1975 pour Charlie Hebdo ancienne formule. Il passe à Hara Kiri, devenant membre à part entière de l’écurie Choron, et travaille également à Libération et Actuel. Romancier, il a écrit J’ai beaucoup souffert, Je vieillis bien et La femme de Berroyer est plus belle que toi, connasse (dont est adapté Tempête dans un verre d’eau, dans lequel Berroyer tient le rôle principal). Auteur de BD, il a scénarisé Goudard et la Parisienne en collaboration avec Gibrat et Raoul Teigneux contre les Druzes, avec Vuillemin. Scénariste de cinéma et script-doctor à l’occasion, il est arrivé de l’autre côté de la caméra un peu par hasard. Des essais sans résultat pour le À nos amours de Pialat, puis des petits rôles au début des années 90, dont celui d’un obsessionnel au ballon dans Les gens normaux n’ont rien d’exeptionnel le font remarquer du grand public, qui le connaît alors plus comme amuseur de Canal+. Inspecteur taciturne dans Les silences de Rak, il tient son premier rôle-vedette dans Encore, de Pascal Bonitzer, drôlissime évocation des affres sentimentales d’un couple d’intellectuels. Je ne vois pas ce qu’on me trouve, était l’occasion pour lui de renouer avec son personnage lunaire et bafouilleur, touchant et lucide, ainsi qu’avec le haut de l’affiche. Dans L’annonce faite à Marius, débarrassé de son débit hésitant légendaire, il aborde enfin un vrai rôle de composition.