On croit tous se connaître comme sa poche, repères et certitudes, mais un jour, voilà, ça dévisse, survient le trou d’eau, l’angle mort, le réel dégonde : on est soudain confronté à un mystère. C’est ce qui arrive à Chef, photographe madré et virtuose, père de famille en dérive, alcoolique grand angle sujet à des trous d’air qui le laissent sans mémoire, qui peine à faire le point et se vit des Amour(s) en super 8 : un beau jour qu’il trifouille son portefeuille, il tombe sur le Photomaton d’une « gueurle » étrange, Emma, magnétique, louisebrookesque, photo surprise qu’il ignorait trouver. Traquer la belle inconnue devient son cap et son sens : ce qui le conduit à troubler la vase du Ruby’s, boîte de nuit glauque, rendre le jour à la tragique histoire du fulgurant photographe Joseph Bismuth et à Sarah, son modèle, ramener à la surface la silhouette et l’aplomb de Zimmerman, aventurier à gourmette et fin goûteur de clichés, être arraisonné par Martin Martin, commanditaire ministériel ondoyant, et surtout prendre en écharpe la belle dodue Ombeline dont il aspire à ce qu’elle soit l’égérie de son prochain film. Mais quel film ? quel modèle ? quelle boîte de nuit ? Et si tout cela n’était que les craintes et tremblements d’un corps délité, les syncopes vagales d’une mémoire… Entre Siniac et Nerval, fuite en avant pochtronneuse et célébration du mythe féminin, ainsi va Chef, trahi par toutes et tous, sauf par ses rêves.
Détails du livre
-
Éditeur
-
Texte original
Oui -
Langue
Français -
Date de publication
-
Nombre de pages
284 -
Thème
À propos de l'auteur
Chefdeville
Chefdeville est né à Ménilmontant et vit sous le soleil du Clapas.
"L’Amour en super 8" est son dernier roman, après deux récits, "L’Atelier d’écriture" (2009) et "Je me voyais déjà…" (2012). Sous le nom de Dounovetz, il a publié plusieurs romans noirs dont "Moviola" (1994) et "Odyssée Odessa" (2012) aux éditions Le Dilettante.