Parlons peu, parlons de moi Ne dites à personne que je le dis à tout le monde

Parlons peu, parlons de moi

Ne dites à personne que je le dis à tout le monde

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Au français, il manque un mot, un verbe pour être exact : « se berroyer », « je me berroie, tu te berroies, etc. » Sens : parler de soi avec une tendresse rosse, un cynisme feint, sans narcissisme excessif et avec un goût certain pour l’autoportrait bichonné. Origine du mot : l’écrivain, acteur et journaliste français Jackie Berroyer né à Reims en 1946. Soi est un sujet que Jackie Berroyer connaît comme sa poche. Il nous parle de lui comme un instituteur de son cancre préféré, impitoyable et émotif, la taloche caressante, précis et attentif. Parlons peu, parlons de moi, son deuxième livre au Dilettante, regroupe les chroniques données principalement à la revue suisse Vibrations (LA revue suisse sur la musique dans tous ses états), chroniques qu’il assortit d’exégèses attendries et distanciées. Comme dans ses proses il parle souvent de lui, j’entends déjà les commentaires : ah oui, du tout-à-l’ego sans passer par la case filtrage, irrespirable. Eh bien, non, car Berroyer berroie. D’abord, il nous parle des autres avec des larmes dans la plume ou des sourires plein la phrase : de Miles Davis souvent, sinon un peu de Miles Davis, parfois de Miles Davis, mais la plupart du temps des jazzmen et des soulwomen (dont la femme de Miles Davis), de Grant Green et de mille milliards d’autres musicos, de ses girlfriends passées, présentes et à venir, des potes de toujours et d’Emmanuel Lévinas et de Rory Gallagher, cite Corbière et Michel Serrault. Bref, « berroyer », c’est parler de soi pour mieux aimer les autres, s’aimer soi pour mieux parler des autres. Le genre de livre bouée qu’on rouvre à chaque tangage, au moindre coup de bleu. Vive les berroyeurs !

Book details

About the author

Jackie Berroyer

Jusqu’à l’âge de 25 ans, Jackie Berroyer se consacre d’abord au dessin technique, mais sans vocation particulière. Passionné de musique, et surtout de rock, il étudie un peu la trompette, mais trop dispersé, il arrête. Sa famille espère le voir rentrer dans la fonction publique, avec une préférence pour La Poste mais finalement, il est amené à rédiger des articles sur la musique et devient rock-critic en 1975 pour Charlie Hebdo ancienne formule. Il passe à Hara Kiri, devenant membre à part entière de l’écurie Choron, et travaille également à Libération et Actuel. Romancier, il a écrit J’ai beaucoup souffert, Je vieillis bien et La femme de Berroyer est plus belle que toi, connasse (dont est adapté Tempête dans un verre d’eau, dans lequel Berroyer tient le rôle principal). Auteur de BD, il a scénarisé Goudard et la Parisienne en collaboration avec Gibrat et Raoul Teigneux contre les Druzes, avec Vuillemin. Scénariste de cinéma et script-doctor à l’occasion, il est arrivé de l’autre côté de la caméra un peu par hasard. Des essais sans résultat pour le À nos amours de Pialat, puis des petits rôles au début des années 90, dont celui d’un obsessionnel au ballon dans Les gens normaux n’ont rien d’exeptionnel le font remarquer du grand public, qui le connaît alors plus comme amuseur de Canal+. Inspecteur taciturne dans Les silences de Rak, il tient son premier rôle-vedette dans Encore, de Pascal Bonitzer, drôlissime évocation des affres sentimentales d’un couple d’intellectuels. Je ne vois pas ce qu’on me trouve, était l’occasion pour lui de renouer avec son personnage lunaire et bafouilleur, touchant et lucide, ainsi qu’avec le haut de l’affiche. Dans L’annonce faite à Marius, débarrassé de son débit hésitant légendaire, il aborde enfin un vrai rôle de composition.

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